Raphaël MELTZ

Raphaël Meltz

Raphaël Meltz
Biographie
Naissance
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Pseudonyme
Hadrien KlentVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
MarseilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École normale supérieureVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
ÉcrivainVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Prix Solidarité ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Paresse pour tousVoir et modifier les données sur Wikidata
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Raphaël Meltz
Biographie
Naissance
1975Voir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Hadrien KlentVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
MarseilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École normale supérieureVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
ÉcrivainVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Prix Solidarité (2021)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Paresse pour tousVoir et modifier les données sur Wikidata

Raphaël Meltz est un écrivain français né en 1975. Auteur de romans, de récits, d'essais, et de traductions, sous son propre nom ou sous le pseudonyme Hadrien Klent, il a aussi été le cofondateur et directeur de la publication du journal Le Tigre.

Biographie

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Ancien élève de l'École normale supérieure (promotion 1996)[1], il fonde en 2000, avec Laetitia Bianchi, la revue R de réel[2], revue généraliste et alphabétique (un numéro par lettre, la série s'arrêtant à la fin de l'alphabet, en 2004).

En 2006, toujours avec Laetitia Bianchi, il lance le journal Le Tigre, qui durera 9 ans. Une centaine de numéros sont publiés. Il est l'auteur de nombreux textes dans ce magazine, notamment le fameux « portrait Google » de 2008[3], qui obtiendra une visibilité mondiale[4].

En 2010, il lance dans Le Tigre des « feuilletons d'actualité » qui renouent avec l'écriture de presse en feuilleton de l'entre-deux-guerres[5].

En 2011, il est candidat à la direction du quotidien Le Monde, ce qu'il relate dans un texte publié dans Le Tigre[6].

De 2013 à 2017, il est attaché culturel de l'ambassade de France au Mexique[7].

Il est l'auteur de livres de genres différents : récits (notamment publiés dans Le Tigre), essais, livres illustrés (notamment avec Nicolas de Crécy) et romans. Dans un entretien publié à la sortie de son roman Jeu Nouveau, il explique ne pas vouloir donner de photo de lui[8]:

« Je suis un peu décontenancé — assez déprimé, disons-le clairement — par le fait qu’il n’y ait quasiment plus aucune résistance à cette manie délirante consistant à penser qu’on doit illustrer l’existence d’un livre par le visage (ou le corps entier) de son auteur : rabats, quatrièmes de couverture, dépliants publicitaires. En librairie, il m’arrive souvent de croiser des visages d’auteurs contemporains : je finis par mieux connaître leurs traits que leurs livres. »

Le 19 novembre 2021, il est lauréat de l'une des bourses remises par le Fonds de dotation Vendredi soir, créé par Serge Toubiana en hommage à l’œuvre de la romancière Emmanuèle Bernheim[9]. En mars 2022, avec Louise Moaty et Simon Roussin, il reçoit le Prix Spécial du jury au Festival d'Angoulême pour la bande dessinée Des Vivants.

Sous le nom Hadrien Klent

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Établi à Marseille, il se lance en parallèle de sa carrière officielle dans l'écriture de romans « plus accessibles et sociétaux », publiés sous le nom d'Hadrien Klent.[Lequel ?][10],[11].

Il publie son premier roman sous ce nom en 2010, Et qu'advienne le chaos[12], en lice notamment pour le prix Nouvel Obs du roman noir[13].

En 2016, il publie La Grande Panne[14], qui est « une charge contre la société actuelle »[15] puis en 2021, sort son roman Paresse pour tous, qui décrit l'ascension politique d'un candidat défendant la semaine de travail de 15 heures[16],[17]. Ce livre obtient le Prix Solidarité Harmonie mutuelle en 2021[18].

À propos de ce roman, Quentin Girard écrit dans Libération : « Vous en avez assez des débats sur l’insécurité ? Sur le voile ? Sur Blanche-Neige ? Sur Napoléon ? Sur CNews ? Vous vous désespérez que la gauche se divise sur la laïcité ? Sur l’écriture inclusive ? Sur les réunions non mixtes ? Vous pensez que cela nous détourne des vrais enjeux économiques et climatiques ? Alors, Paresse pour tous est fait pour vous. »[19]. Pour France inter, Christine Siméone demande à Hadrien Klent d'évoquer « l'informatique libre, les réseaux sociaux alternatifs »[20]. En 2024, le livre continue à être régulièrement chroniqué dans la presse[21],[22], cité par des libraires[23], évoqué dans La Grande Librairie, et son auteur interviewé dans la presse écrite[24] ou à la radio[25].

La suite du diptyque Paresse pour tous est La Vie est à nous, qui est paru en 2023[26],[27],[28].

Bibliographie

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Romans

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  • Mallarmé et moi, éd. du Panama, 2006[29].
  • Meltzland, éd. du Panama, 2007[30].
  • Urbs, éd. Le Tripode, 2013[31].
  • Jeu nouveau, éd. Le Tripode, 2018[32].
  • 24 fois la vérité, éd. Le Tripode, 2021[33], Livre de Poche, 2023[34].
  • Toutes les personnes, éd. Stock, 2023[35], Livre de Poche, 2024[36].
  • Après, éd. Le Tripode, 2025[37].

Sous le nom Hadrien Klent

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  • Et qu'advienne le chaos, Attila, 2010, rééd. Le Tripode, 2014[12] (ISBN 9782370550194)
  • La Grande Panne, Le Tripode, 2016[14],[15] (ISBN 9782370550903)
  • Paresse pour tous, Le Tripode, 2021[16],[17],[19] (ISBN 9782370552693)
  • La Vie est à nous, Le Tripode, 2023[26],[27],[28] (ISBN 9782370553522)

Récits

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  • Diam's sans jeux de mots, éd. Le Tigre, 2010.
  • Suburbs. Autour du Fort d'Aubervilliers, éd. Le Tigre, 2012[38].
  • Suburbs II. Le Port de Gênes, éd. Le Tigre, 2013.

Essais

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  • De voyou à pov'con, les offenses au chef de l'État de Jules Grévy à Nicolas Sarkozy, éd. Robert Laffont, 2012[39].
  • Histoire politique de la roue, éd. La Librairie Vuibert, 2020[40], rééd. La Roue. Une histoire politique, Le Seuil, «Points», 2023[41].
  • À travers les nuits. Franz Kafka 1912, Buchet-Chastel, 2023[42].

Livres illustrés & bandes dessinées

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  • Lisbonne, voyage imaginaire (images : Nicolas de Crécy), éd. Casterman, 2002, réédition 2019.
  • L'Orgue de barbarie (avec Nicolas de Crécy), éd. Futuropolis, 2007.
  • Des Vivants (scénario avec Louise Moaty, dessin de Simon Roussin), éditions 2024, 2021[43] - Prix Goscinny «jeune scénariste» 2022[44]; Prix spécial du Jury au Festival d'Angoulême 2022

Traductions

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  • Lysistrata d'Aristophane, nouvelle traduction (avec Lætitia Bianchi), éd. Arléa, 2003.
  • Le pique-nique des vautours ou Comment le capitalisme détruit la planète de Greg Palast, éd. Denoël, 2013.
  • Sonnets de Shakespeare, avec et pour un spectacle de Louise Moaty, 2016[45].
  • Paul McCartney (avec trois autres traducteurs), éd. Buchet-Chastel, 2021[46].

Ouvrages traduits

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  • Una historia política de la rueda (Espagne/Mexique), Turner libros, 2021[47].
  • Los vivos (Espagne), Garbuix books, 2023[48].
  • 살아있는 자들 (Corée), Liquid books, 2023[49].
  • 24 volte la verità (Italie), Prehistorica, 2024[50].

Notes et références

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  1. « L'annuaire », sur ens.fr (consulté le 11 novembre 2023).
  2. « R de réel », sur rdereel.free.fr (consulté le 13 octobre 2020)
  3. « Marc L*** », sur www.le-tigre.net (consulté le 13 octobre 2020)
  4. « Marc L. Genèse d'un buzz médiatique », sur www.le-tigre.net (consulté le 13 octobre 2020)
  5. « Feuilleton d'actualité - Le Tigre », sur www.le-tigre.net (consulté le 13 octobre 2020)
  6. « Pourquoi (pas) Le Monde ? [texte intégral] », sur www.le-tigre.net (consulté le 13 octobre 2020)
  7. "Raphaël Meltz : « Refuser que les règles, du monde, du roman ne soient trop sérieuses » (Jeu nouveau)", Diacritik, 3 octobre 2018.
  8. Lucie Eple, « Raphaël Meltz : « Refuser que les règles, du monde, du roman ne soient trop sérieuses » (Jeu nouveau) », sur DIACRITIK, 3 octobre 2018 (consulté le 13 octobre 2020)
  9. Isabel Contreras, « Les trois premiers boursiers du Fonds de dotation Vendredi soir », sur Livres Hebdo, 19 novembre 2021 (consulté le 27 novembre 2021)
  10. Raphaëlle Leyris, « Comment les écrivains vivent-ils (ou pas) de leur plume ? », Le Monde,‎ 8 octobre 2023 (lire en ligne Accès payant, consulté le 11 novembre 2023).
  11. « Après | », sur le-tripode.net (consulté le 27 janvier 2025)
  12. a et b Christophe Dupuis, « Et qu'advienne le chaos », sur K-libre, 26 juillet 2010.
  13. « Prix du Roman noir 2011 : la sélection », sur L'Obs, 4 février 2011.
  14. a et b Yann Plougastel, « Qui voit Sein, voit sa fin... », sur Le Monde, 2 mai 2016.
  15. a et b Jean-Guillaume Lanuque, « Hadrien Klent, La Grande Panne », sur Hypothèses, 13 mars 2017.
  16. a et b Véronique Rossignol, Hadrien Klent, « Paresse pour tous », Livres hebdo, 30 avril 2021
  17. a et b Jean-Guillaume Lanuque, « Hadrien Klent, Paresse pour tous, Paris, Le Tripode, 2018, suivi d’un entretien avec l’auteur », sur Hypothèses, 19 juin 2021
  18. Arnaud Gonzague, « Travailler moins, aimer plus », L'Obs, no 2978,‎ 18 novembre 2021, p. 92 :

    « La présidentielle vous flanque déjà le cafard, avec ses zemmourades crapoteuses et sa gauche divisée? Alors lisez « Paresse pour tous ». Ce percutant roman d’anticipation, qui a reçu le prix Solidarité soutenu par la fondation ­ Harmonie Mutuelle et dont « l’Obs » est partenaire, imagine qu’une liste, emmenée par un certain Emilien Long, va chambarder l’élection de 2022. »

  19. a et b Quentin Girard, « La paresse, antidote à la déprime », sur Libération, 3 juin 2021
  20. Christine Siméone, « "En participant au grand bla bla des réseaux sociaux, on perd sa vie plutôt qu'on ne la gagne" », sur France Inter, 5 juin 2021.
  21. « Climat, biodiversité : les 20 livres de Noël de « Chaleur humaine » 2024 », Le Monde,‎ 3 décembre 2024 (lire en ligne, consulté le 18 mars 2025)
  22. Guillaume Deleurence, « Le conseil de la semaine : "Paresse pour tous" », sur POLITIS, 28 août 2024 (consulté le 18 mars 2025)
  23. Léa Mviana, « Adieu temps moroses, vive la vie en prose », Ouest-France,‎ 22 février 2025 (lire en ligne Inscription nécessaire)
  24. Pierre Jequier-Zalc, « "La paresse, c’est précisément le non-travail" », sur POLITIS, 18 décembre 2024 (consulté le 18 mars 2025)
  25. « Faut-il moins travailler pour être plus écolo ? », sur France Inter, 10 avril 2024 (consulté le 18 mars 2025)
  26. a et b Quentin Girard, « Roman politique «La vie est à nous» d’Hadrien Klent, un Elysée pour six », sur Libération, 26 mai 2023
  27. a et b Pauline Leduc, « Quels romans lire cet été ? », sur L'Express, 8 juillet 2023
  28. a et b « La vie est à nous, éditions Le Tripode », sur France Inter, 9 août 2023
  29. [vidéo] « Raphaël Meltz : Mallarmé et moi », Olivier Barrot (présentateur) sur France 3, 10 février 2006, 3 min (consulté le 5 février 2020)
  30. Emilie Grangeray, « L'insouciance du tout-puissant », Le Monde,‎ 30 août 2007 (lire en ligne, consulté le 5 février 2020).
  31. Frédéric Beigbeder, « Urbs: «Histoire des Treize» bis », Le Figaro,‎ 31 octobre 2013 (lire en ligne, consulté le 5 février 2020).
  32. Mathieu Lindon, « Message codex », Libération,‎ 19 octobre 2018 (lire en ligne, consulté le 5 février 2020).
  33. « 24 fois la vérité | », sur le-tripode.net (consulté le 2 juin 2021)
  34. 24 fois la vérité, 11 juin 2023 (ISBN 978-2-253-93884-2, lire en ligne)
  35. « Toutes les personnes », sur www.editions-stock.fr, 29 janvier 2023 (consulté le 29 janvier 2023)
  36. Toutes les personnes, 27 octobre 2024 (ISBN 978-2-253-24868-2, lire en ligne)
  37. « Après | », sur le-tripode.net (consulté le 1er novembre 2024)
  38. Wajdi Mouawad, « Le Fort et la sentinelle », Le Monde,‎ 31 mai 2012 (lire en ligne, consulté le 5 février 2020).
  39. Pascale Robert-Diard, « "De Voyou à Pov' con. Les offenses au chef de l'Etat de Jules Grévy à Nicolas Sarkozy", de Raphaël Meltz : l'art de l'injure politique », Le Monde,‎ 5 mars 2012 (lire en ligne, consulté le 5 février 2020).
  40. Quentin Girard, « La roue, fortunes et infortunes d’une invention millénaire », Libération,‎ 19 octobre 2018 (lire en ligne, consulté le 30 mars 2020).
  41. (en) « La Roue , Raphaël Meltz, Documents », sur www.seuil.com (consulté le 2 août 2023)
  42. « A travers les nuits » (consulté le 2 août 2023)
  43. « «Des Vivants», éditions 2024 »
  44. « Lauréats 2022 du nouveau Prix René Goscinny - Jeune scénariste », sur Institut René Goscinny, 23 novembre 2021 (consulté le 3 décembre 2021)
  45. « Sonnets », sur Théâtre de Caen (consulté le 15 juillet 2020).
  46. « Une chanson inédite des Beatles dans un livre de Paul McCartney », sur ActuaLitté.com (consulté le 29 septembre 2021)
  47. (es) « Una historia política de la rueda », sur Turner Libros (consulté le 1er novembre 2024)
  48. (es) « Los vivos », sur Garbuix Books (consulté le 1er novembre 2024)
  49. 시몬 루생 그림, 루이즈 모아티 외 글, 고아침 외 옮김, « 살아있는 자들 », sur aladin (consulté le 1er novembre 2024)
  50. (it) « 24 volte la verità », sur www.prehistoricaeditore.it (consulté le 1er novembre 2024)
  • Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Hadrien Klent » (voir la liste des auteurs).

Liens externes

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Affiche du document Des Vivants

Des Vivants

Simon Roussin

  • Historique
Été 1940 : la France est occupée. Certains pourtant refusent la fatalité : à Paris, au cœur du musée de l’Homme, quelques ethnologues se réunissent, bientôt rejoints par des gens de tous horizons — avocats, religieuses ou garagistes. Autour de Boris Vildé, d’Anatole Lewitsky, d’Yvonne Oddon, ces visionnaires posent les bases de la lutte qui mènera à la Libération : évasions de prisonniers, passages vers l’Angleterre ou la zone libre, et publication d’un journal clandestin, Résistance. Mais ces insoumis de la première heure seront bientôt trahis, dénoncés à la Gestapo et, pour beaucoup d’entre eux, exécutés. Avec Des Vivants, Raphaël Meltz et Louise Moaty proposent un scénario d’une grande richesse et d’une profonde intégrité : aucun dialogue n’a été inventé, les paroles prononcées par les personnages sont les leurs. Au terme d’une vaste plongée dans d’innombrables documents d’époque — mémoires, lettres, témoignages, entretiens, journaux… — ils composent ce récit en s’effaçant derrière la sincérité et la force de ces voix disparues. Simon Roussin, grâce à une mise en scène subtile et un dessin d’une grande maîtrise, redonne vie à ces fragments d’Histoire, déployant avec justesse tout leur souffle romanesque. Ensemble, ils composent une fresque puissante, rigoureuse et émouvante. Surgi très tôt, trop vite détruit, le réseau du musée de l’Homme est peu à peu sorti de la mémoire collective. Cet album hors normes, à la fois enquête historique, roman de guerre et épopée grandiose, rend ainsi hommage à des hommes et des femmes emportés un jour par cette injonction formidable : résister. Une folle audace autant qu’une évidence ; l’unique moyen, au-delà de tout, de rester vivants.
Forfait
Affiche du document De voyou à pov' con

De voyou à pov' con

Raphaël MELTZ

1h49min30

  • Politique
  • Livre epub
  • Livre lcp
146 pages. Temps de lecture estimé 1h49min.
Une histoire des insultes aux présidents de la République. Est-ce grave ? Ce n'est peut-être pas très grave ; c'est peut-être même anodin. Qu'un texte de loi condamne encore, au XXIe siècle, l'offense au président de la République. Que des individus (au moins deux, au moment où l'écriture de ce livre s'achève) aient été condamnés à ce titre sous la présidence de Nicolas Sarkozy : amende de trente euros avec sursis pour l'un, trente-cinq heures de travaux d'intérêt général pour l'autre. Bien sûr que les peines sont minuscules ; bien sûr qu'on peut penser que la France, la démocratie, la liberté d'expression, ne sont pas en danger. Mais tout de même. Derrière la notion de l'offense, se cache l'insulte ; derrière l'insulte, le droit de critique, la liberté du bouffon, l'insolence de l'insoumis. Le délit d'offense au chef d'État tel que nous le connaissons aujourd'hui apparaît dans la loi de 1881 sur la presse : sa naissance suit de peu celle de la IIIe République, même s'il prend la suite d'un délit similaire, l'offense publique au roi, prévu par la loi de 1819, lui-même descendant direct du crime de lèse-majesté. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le délit n'occasionnera guère de débats. Sous Vichy, il prend une coloration autre, même s'il reste finalement assez peu usité par les tribunaux. C'est de Gaulle qui fera de l'article 26 de la loi sur la liberté de la presse une véritable star des tribunaux : plusieurs centaines de condamnations pour offense au président seront prononcées. En 1974, Valéry Giscard d'Estaing déclare que cet article de loi ne sera plus utilisé. François Mitterrand et Jacques Chirac suivent la même règle de conduite. En 2004, une disposition similaire concernant les chefs d'État étrangers est supprimée du droit français. Il semble alors évident à tous les juristes qu'on ne pourra plus être poursuivi pour offense au président. Survient l'élection de Nicolas Sarkozy. Le président non seulement laisse poursuivre des " offenseurs ", mais il attaque lui-même régulièrement pour des délits civils, notamment concernant son droit à l'image. Faire l'histoire des insultes au président, c'est raconter l'évolution d'une société, de sa langue, de son degré d'acceptation de la critique ; c'est faire l'histoire de la satire, des gros mots, de la provocation, mais aussi tout simplement du combat politique. Table des matières Introduction 1. Nicolas Sarkozy, président à nouveau offensé 2. Avant 1881 : du lèse-majesté au lèse-monarque 3. Le vote de la loi de 1881 4. Les contours juridiques du texte 5. Les offenses sous la IIIe République 5.1. Grévy le voyou 5.2. Casimir-Périer, président bling-bling 5.3. Félix Faure, sans défense 5.4. Émile Loubet assommé 5.5. Le relâchement du parquet 5.6. Faire évoluer la loi ? 6. La parenthèse vichyste 7. La IVe République 8. De nouvelles règles pour la Ve ? 8.1. Le président n'inaugure plus des chrysanthèmes 8.2. L'élection au suffrage universel 9. De Gaulle : la multiplication des offenses 9.1. Les pro-Algérie française 9.2. Les caricaturistes 9.3. Les simples citoyens 9.4. Les saisies 9.5. La prison 9.6. Changer la loi ? 9.7. Alain Poher, un président intérimaire 10. Georges Pompidou, à peine offensé 11. Giscard, Mitterrand, Chirac : sans offense 12. L'offense aux chefs d'État étrangers : abolie 13. L'offense sous Sarkozy 13.1. Nicolas Sarkozy provoque-t-il un " pénible désir d'injures " ? 13.2. Le président devant les tribunaux : de Ryanair au photomontage du " Monte " 13.3. " L'égalité des armes " n'est pas assurée 13.4. L'offense au président va-t-elle disparaître ?
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